Comment endormir un (petit) fauve ?
Quand j’étais gamine, le jardin de ma grand-mère était plein de chats plus ou moins sauvages. Comme tout le monde à l’époque, ma grand-mère leur donnait régulièrement des restes à manger, mes sœurs et moi assistions régulièrement à des naissances, et tout aussi régulièrement, mon grand-père faisait disparaître les portées de chatons comme on le faisait à l’époque dans les fermes. Autant dire qu’on se s’attendrissait pas beaucoup devant les minuscules créatures.
Les temps ont changé, mais la problématique demeure. Sentimentalisme, inconscience ou pure bêtise, aujourd’hui encore, on nourrit des chats sauvages et surtout : on les laisse se reproduire. Pourtant, dans les refuges, ce ne sont pas les animaux qui manquent, mais passons. De nombreuses associations s’occupent d’attraper, de soigner et de tatouer les chats sauvages et bien sûr : les bénévoles font également en sorte que les félins soient castrés ou stérilisés. La clinique est partenaire de certaines assoc, à qui elle accorde des tarifs spéciaux. Ce matin, l’une d’entre d’elle a amené une grande cage avec, à l’intérieur, un grand chat noir. C’est ce patient effrayé que Line va devoir opérer.
– La cage a un dispositif spécial pour attirer les chats, et les coincer quand ils sont dedans, m’explique Jenna, l’autre ASV de ce matin. Mais une fois en salle d’opération on doit ruser pour pouvoir les endormir sans les sortir de la cage.
Pas besoin de me faire un dessin, j’ai eu des chats, je sais ce que ça donne, un chat en colère. Alors un chat sauvage en colère…
Mais là aussi, l’équipe reste calme, on sent l’expérience, Dr Boschetti s’approche du chat en cage en lui parlant gentiment, elle pique a travers les barreaux mais oups ! Il réussit à faire un bond. Alors on manipule délicatement la caisse jusqu’à ce que le chat soit dans coin, et la deuxième tentative est la bonne. En quelques minutes, le chat sauvage est K.O., il ressortira de la salle d’opération tatoué, castré, le bout de la queue rasé afin que les bénévoles voient qu’il a déjà été opéré (ce qui lui évitera de se faire choper une deuxième fois). Et un peu sonné, aussi. Mais il s’en remettra ! Et au moins, il ne sera pas à l’origine de nouvelles portées de chatons qu’on retrouvera dans une poubelle…
Dans le prochain épisode : Titus, ou la mélancolie faite chien
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