Jour 2

Des chiots et des léchouilles

Le prochain patient du Docteur Chatry a quatre mois à peine, une boubouille trop craquante et un maître plus impressionné que lui-même ! Me voici face à Sia, un mini mini bouledogue français mais que c’est trop joli un bébé animal, et que si je m’écoutais je crois bien que j’adopterais environ la moitié des bébés animaux présents sur terre et que je… STOP ! On se calme !

– C’est votre premier chien ? demande Docteur Chatry, impassible, au jeune maître.

Parce qu’en effet, un bébé chien, enfin : un chiot quoi, c’est comme tous les bébés mammifères : c’est craquant. Quand c’est tout petit tout mignon tout innocent tout tendre, ça vous donne juste envie d’en prendre un chez vous et de lui faire de gros gros câlins sauf que les chiots, c’est comme les bébés humains : ça grandit. Et il faut s’en occuper. Beaucoup. C’est comme ça pour le mini bouledogue et c’est pareil pour le modèle au-dessus qui a rendez-vous juste après, pour la même raison : son premier vaccin. Quatre mois lui aussi, mais par rapport au bébé bouledogue, un dénivelé de 70 centimètres, puisque Arya est un Samoyède.

Trop craquant, et même pas peur ! C’est sa première visite chez le véto, il est tout foufou tout mignon, grands coups de langues et compagnie, je craque, j’oublie que j’avais promis d’être discrète, et me voici en pleine discussion avec le jeune maître sur le soin du pelage d’un chien dont j’envie la densité ! L’animal en général a un pouvoir quand même assez incroyable : il met les gens en contact. Il créé du lien. Lâchez un chiot entre deux adultes pourtant raisonnables, et vous verrez les mêmes adultes papoter éducation et nutrition, l’œil attendri. C’est ce qui se passe, là, alors que je caresse ce chiot aux grosses papattes et que je le laisse léchouiller mes oreilles, et ce en plein covid, est-ce bien raisonnable ! Patient, le véto vaccine les chiots, et prodigue des conseils aux jeunes maîtres, tous deux aussi inexpérimentés que de jeunes papas avec le premier-né. Dans les yeux du vétérinaire, je vois une petite lumière qui me montre que lui aussi est attendri par ces deux p’tits machins. Mais il reste très pro. Au point de me dire, dès que nous sommes seuls, qu’il serait bon que je parle moins. Ce n’est pas la première fois qu’on me le dit. Mais cette fois, il y a une bonne raison…

Dans le prochain épisode : Castréééééés ! Concentration, dextérité, et cacahuètes