Chez Vet30000

Premières émotions

Curieuse, l’auteure Marie Urdiales est venue passer une journée chez Vet30000. Impressions.

Oui, bon, d’accord : j’avoue ! Enfant, je fantasmais sur « Daktari ». Oh ! Pas sur le beau docteur, non ! Mais comme beaucoup de gosses, à l’époque, je rêvais de jouer avec Judy, l’effrontée chimpanzé, ou de caresser Clarence, le gros lion débonnaire qui louchait. C’est que, depuis toujours, l’animal fascine l’humain. Surtout quand l’humain est encore petit ! Les enfants adorent les animaux, et sauf accident fâcheux, nous restons toute notre vie attirés par ces chiens, chats, et autres petites choses poilues, si différentes de nous, de prime abord. Mais en réalité, les animaux nous renvoient à toutes ces émotions primaires dont nous sommes faits : tendresse, amour, joie, angoisse, colère… Jalousie, même ! Il n’est donc pas étonnant que j’ai sauté sur l’occasion de passer une journée à la clinique vétérinaire Chatry Boschetti Ribeaucourt : je voulais être au plus prêt de beaucoup d’animaux différents. Après tout, les émotions sont un peu le fond de commerce des auteurs…

Bon, c’est vrai : Chatry, c’est pas Daktari, Nîmes n’est pas Wameru, et on ne croise ni lion, ni chimpanzé, avenue du Général Leclerc ! Mais niveau émotion, je suis servie dès l’arrivée. Car alors que je m’apprête à suivre Dr Boschetti pour sa première consultation, Dr Chatry me prévient :

– C’est sûrement pour une euthanasie.

Je stoppe net. Voir partir un animal n’est pas ce à quoi je m’attendais, ce matin. Il est 9 h à peine et pourtant, le quotidien d’un véto, c’est ça, aussi : cet homme qui quitte la clinique, tout seul, les larmes aux yeux. Sophie et Jenna, les ASV de ce matin, n’ont pas le temps de tendre les mouchoirs en papier, que déjà, il est sorti. Sans son compagnon qui l’aura accompagné je ne sais combien d’années. Tous ceux qui ont vécu avec un animal peuvent imaginer ce que ressent cet homme. Il y a comme un moment de flottement, à la clinique. En voyant les filles, je comprends qu’elles compatissent en silence, elles qui pourtant voient souvent partir des gens, les larmes aux yeux…

Mais comme dans la vraie vie, ici aussi, l’effervescence ne laisse parfois pas beaucoup de répit. Dehors, les prochains clients attendent déjà, et toute la journée, les patients à plumes et à poils vont partager leurs émotions avec nous. Je viens à peine d’arriver à la clinique vétérinaire, que déjà je sens que ça va être intense !

Dans le prochain épisode : Des chiots, des léchouilles, et un premier avertissement !