On vous l’avait pourtant bien dit ! Si si ! On vous avez prévenue que, dès la quarantaine, vous vous découvririez un super pouvoir ! Vous voyez de quoi je parle ? L’in-vi-si-bi-li-té, exactement.

Vous n’aviez même pas 50 ans que, déjà, dans la presse, les interviews de célébrités de plus de 40 ans (des actrices, surtout), les magazines féminins, bref : partout, vous pouviez lire qu’à partir de, allez, 45, 50 ans max, la femme devenait invisible. Disparaissait des écrans. N’obtenait plus de rôle, plus de job, plus de mec.

Dès votre tendre jeunesse, on vous présentait ça comme une fatalité. « On » vous rabâchait encore et encore que, passé un certain âge, la femme (pas le mec hein ! Uniquement la femme!) n’était plus désirable. Finie, out, exclue à jamais du monde de la séduction. Du coup, vous, moi, elles, autrement dit, nous, les femmes, grandissons et surtout : vieillissons avec pour toute perspective celle de disparaître un jour du radar de l’attirance, du moins de celle que nous pourrions déclencher.

A ce sujet, j’ai une bonne nouvelle.

La bonne nouvelle est que la date de péremption n’est ni à 40 ni même à 50 ans. Même sans être très coquette, et pas vraiment séductrice dans l’âme, on peut encore tout à fait sentir des regards d’hommes posés sur nous, après 40 ans ! Regards souriants, séducteurs, aguicheurs, complices, coquins, la liste est longue, en tout cas, des regards qui disent clairement que oui, nous sommes femmes et que oui, nous sommes toujours bandantes (le fond de l’œil de l’homme descend parfois jusqu’au slip, c’est rigolo !)

Mais j’en ai aussi une mauvaise, de nouvelle, à savoir que plus la soixantaine approche, plus les hommes reculent. Invisible, on vous dit.

« Ne plus être baisable » et « ne plus avoir envie de baiser » sont deux choses complètement différentes

Certaines d’entre vous, paniquées à cette idée, passeront un temps fou pour retarder, voire éviter cet instant douloureux, celui où le regard d’un homme ne se posera plus sur elle (je parle pour les femmes hétéros). Elles investiront une énergie et des sommes parfois extravagantes pour ne pas devenir ce que pourtant, on leur annonce comme irrémédiable : vieilles, moches, et invisibles. Et plus baisables. Parce qu’en réalité, c’est de ça qu’on parle : d’être baisable, ou pas.

Qu’on vous explique en prime qu’après la ménopause, votre libido sera de toute façon en chute libre et que donc, vous vous en foutrez, d’être désirable ou pas, on est d’accord : ça n’aide pas beaucoup. Parce que soyons clairs : « ne plus être baisable » et « ne plus avoir envie de baiser » sont deux choses complètement différentes. On peut très bien ne pas en avoir envie soi-même (même à 20 ans, soit dit en passant) mais souhaiter néanmoins être désirable aux yeux des autres.

Ce qu’on oublie souvent de dire, c’est que ce phénomène touche aussi les hommes. Vous n’osez peut-être pas le dire à voix haute, et eux-même ne parviennent parfois même pas à le penser. Mais avec la soixantaine eux aussi perdent clairement en potentiel sexy. Quittez les écrans des yeux, et regardez autour de vous, dans la rue, aux soirées, à la plage… Vous voyez ? Oui, exact : des mecs de plus de 60 ans encore vraiment bandant, ça devient une denrée rare. En plus, pour eux, on sait que ça devient techniquement plus compliqué, avec le temps. Sauf que comme eux n’ont pas été élevés avec cette vision du monde (au contraire, on connaît toutes ces discours sur le mec qui devient de plus en plus sexy en vieillissant) ils ne s’en rendent pas toujours compte. Suffit de voir les vieux qui trouvent normal de draguer des gamines.

Faudrait peut-être leur rappeler que eux aussi ont 60 ans ? Déjà ? Ben oui !

Prochain épisode :

La femme de 60 ans… et l’aquagym